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Touchantes retrouvailles...[PV Aloïs Necker]

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Message  Emilie Lafitte Lun 25 Mai - 22:39

    C'était le milieu de journée. Le déjeuner était passé. Emilie était allée se reposer dans sa chambre. La pièce était sobrement meublée, avec juste le nécessaire, un lit, une armoire, une commode. La jeune femme y avait placé les quelques objets personnels qu'elle avait emporté pour le voyage. Pendant ce temps, son frère, Léopold, était parti faire un tour dans le village. Il y avait peu de temps qu'ils étaient arrivés ici, ils n'avaient donc pas encore vraiment lié contact avec les villageois... Il va sans dire que c'était encore pire avec les habitants du manoir MacGee, ceux que les villageois appelaient les "Freaks".

    Les villageois étaient des gens plutôt aimable, pour la plupart. Si ce n'était le Pasteur McLeod qui les avait accueilli avec véhémence à leur arrivée, ils leur avaient paru calme. Calme... c'est un bien grand mot. Ils étaient tous habités de la peur que leur inspiraient les habitants du manoir. Emilie ne comprenait pas ceci. Que pouvaient-ils avoir de si différents ces malheureux ? Et que pouvaient donc avoir les villageois de plus que ces hommes et ces femmes ? Etaient-ils des gens fortunés craignant les conséquences de la guerre ? Etait-ce au contraire des rescapés, mutilés, ou traumatisés ? Il était du rôle des villageois au contraire de les aider non ? Tout du moins de cesser ces hostilités qui semblaient régner depuis des années à Woodhill.

    Emilie se leva, refis son lit au carré, comme elle l'avait apprit, comme elle l'avait toujours fait, réajusta son chemisier, enleva les plis de son pantalon d'un revers de main et chaussa ses mocassins. Elle se dirigea vers la porte mais au moment de sortir, elle se ravisa, fit demi tour dans la pièce exigüe, et revint vers la commode. Là se trouvait une petite boîte, sorte de boîte à bijou ou à musique, l'ouvrit avec délicatesse et en sortit plusieurs objets qu'elle sembla admirer avec attention, leur prodiguant une douce caresse nostalgique. Elle tenait entre ses mains frêles une médaille de guerre, la décoration post mortem de François, son défunt mari, quelques lettres manuscrites de sa soeur et de son autre frère, et quelques photos de famille. En se posant sur les personnages sur la photo, ses yeux s'humidifièrent ; elle esquissa un sourire. Elle battit des paupières pour chasser ses larmes, reposa les précieux objets dans la boîte et sortit de la chambre.

    Son but aujourd'hui, comme tous les jours, depuis près d'une semaine, attendre, au rez-de-chaussée de l'auberge, en sirotant un thé, un tant soit peu réconfortant. Attendre... mais attendre quoi ? Tous les jours, elle s'asseyait à la même place, et garder son regard rivé sur la porte. L'aubergiste venait régulièrement lui demander si tout allait bien, si elle n'avait besoin de rien, ce à quoi elle répondait toujours la même chose, avec un sourire aimable, de sa voix douce :


    -"Ça va, je vous remercie."

    Mais elle continuait de fixer la porte, sans ciller, sans même bouger une simple mèche de cheveux. On aurait pu la prendre pour une statut si le rythme lent de sa respiration ne se dessinait à travers son chemisier.
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Message  Aloïs Necker Lun 25 Mai - 23:33

Musique d'ambiance : Yann Tiersen, La valse d'Amélie °~

    Le temps de l'Écosse n'avait jamais réellement été dans le cœur d'Aloïs, pourtant ce fut bien léger, malgré tout les soucis, que le majordome se rendait aujourd'hui au village de Woodhill, la démarche paisible et le sourire aux lèvres, comme un insouciant qui riait de son propre malheur. Qui riait d'être le Diable. Car après tout, n'y a t-il pas que le Diable qui rit de ces choses là? Dans la tête du Suisse rien n'était tellement grave. Rien ne devait alourdir son pas, en ce milieu de journée pourtant maussade. Il allait pleuvoir, mais il n'avait pas de parapluie. Il allait surement faire froid en soirée, mais il n'avait pas d'écharpe. Comme si, marchant le long de ce chemin de terre maintes et maintes fois emprunter, rien n'avait de prise sur son innocence feinte.

    Par cette belle après-midi si douce, rafraichi par une légère brume humide, Aloïs se rendait à Woodhill, prenant pour une fois le temps de flâner le long du court chemin qui séparait le manoir du village. pas plus de cinq minutes à pied, mais parmi les herbes, les arbres, et ses petits compagnons. Le printemps bien entamé, il avait la joie d'attirer toute sorte de papillons colorés, Machaon, Citron et autre Robert-Le-Diable. La nuit, quand il pouvait se balader à loisir, c'était les Bombyx et les gros Sphinx à tête de Mort qui volaient lourdement autour de lui, comme pour qu'il ne soit pas seul. En définitive, le majordome du manoir MacGee n'était jamais seul. Les insectes le suivaient où qu'il se rendent, quelque que soit le chemin ou la cadence. L'homme portait des vêtements de femme sombres : une robe droite à coupe stricte, col monté et camé d'ivoire., sous une veste légère, un sac en bandoulière passé au travers d'une épaule avec négligence. Avec ce sourire insouciant, on aurait pu le prendre pour une voyageuse égarée. C'était peut-être ce qu'il était quelque part, depuis cinq ans. Mais il aimait cet égarement si loin de lui-même, de l'Aloïs du passé. Le flamboyant et capricieux Divo était bel et bien mort.

    Pas plus de cinq minutes à pieds, avec une allure tranquille, accompagné durant sa marche par un très beau Machaon aux couleurs entre le noir et le jaune, à peine sorti du fenouil ou du citrus, voletant autour de lui avec légèreté mais fidélité. Aloïs avait un nouveau petit ami. Infiniment plus aimable et aimant que les humains. Un joli insecte lépidoptère de la famille des papilionidés, nommé Grand Porte-Queue, qui le suivit comme possédé jusqu'à Woodhill, et ne semblait même pas avoir peur des autres humains, se posant simplement sur l'épaule étroite du travesti, qui salua par dérision des gens qui l'évitaient. On n'est pas poli avec le Diable, mais lui est toujours d'une éducation irréprochable. Et même quand il poussa la porte de l'auberge, le joli machaon resta aimablement sur son épaule, se nettoyant la trompe avec paresse. Aloïs entra avec un sourire neutre, un peu faux, mais présent, remettant en place les manches de sa chemise. Un sourire faux mais aussi doux que la dentelle qu'il avait aux poignets. Et un sourire rgatuit, puisque personne n'en voudrait.

    La besogne serait encore une fois rapide, rien qui ne le retienne réellement dans ce village si plein d'ennemis. Cela dit, il n'en avait cure, l'insolent majordome qui bravait sans sourciller les colères. Il ne faisait que son travail. Celui d'aujourd'hui consistait à régler une note de frais à l'aubergiste pour un de leur pensionnaire qui avait été hébergé quelques jours ici. Passant une main dans ses cheveux pour les démêler un peu, le vent les ayant mit en désordre ses lourdes anglaises, prenant une attitude complètement féminine, par jeu, avançant vers le comptoir. Il était finalement plus pressé qu'il n'en avait l'air, mais n'en montra rien, arrivant devant le patron en sortant une enveloppe de son sac et la lui tendant.


    "Bonjour patron, cela fait un moment."

    "Bonjour Monsieur Necker."
    Répondit laconiquement l'aubergiste en prenant tout de suite l'enveloppe.

    "Vous allez bien?"

    "..."

    "Oui moi aussi je vais bien."
    Taquina Aloïs, constatant par l'absence de réponse une gêne de la part de l'homme.

    Ce brave aubergiste. Le Suisse savait qu'il n'était pas le bienvenue, et sentit dans son dos de pesants regards, comme si soudainement, il était Atlas portant le monde. Après tout il était un Freak, et un être diabolique pour les plus fervents cul-bénis du père MacLeod. Il était également ni un homme, ni encore une femme, et pourtant quelque part tout les deux. Un travesti dont on avait entendu dire qu'il avait tenté de débaucher le fils du patron du Pub. Alors quelque part, il comprenait la gêne de l'aubergiste. Il retournerait vite à son chemin de terre, avec ses ami les Vanesses du chardon, les Vulcain ou son petit Machaon courageux.

    Le Diable reste dans son Enfer, avec son petit cortège bourdonnant. Il était malvenu de rester ici, et Aloïs le savait mieux que quiconque. sans plus rien dire, il fit un simple signe d'au revoir de la tête, laconique, efficace. sa taquinerie s'arrêterait là, ou plutôt juste après que d'un geste de la main, un sourire éclatant aux lèvre, il ne salue l'entière assemblée.

    On ne perd pas sa douce insolence quand on part. Un Divo doit, même en robe sévère, savoir faire de belles sorties.
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Message  Emilie Lafitte Mar 26 Mai - 11:06

    La clochette de la porte sonna. Emilie ne bougea pas encore. Elle avait l'habitude des allées et venues des gens du village venu rendre visite à l'aubergiste, ou les clients venus réserver une table ou une chambre pour la nuit. Une femme entra dans l'auberge et se dirigea vers le comptoir. Elle salua poliment l'aubergiste qui paraissait gêné et Emilie n'entendit pas ses réponses. La femme était belle, avec ses anglaises parfaitement dessinées, sa robe longue, droite, son sac au côté. Elle sortit une enveloppe pour la tendre à l'aubergiste et se faisant, Emilie les observait tous deux et se prit à sourire, s'imaginant soudain que cette femme pouvait être son frère, tellement elle était élégante, ses manières féminines appuyées sans être exagérée, cet air hautain qui caractérisait son ainé, du moins de ce qu'elle s'en souvenait.

    La femme au comptoir se retourna une fois sa tâche effectuée pour observer une seconde, avant de dire au revoir d'un signe de main, comme un salut théâtral, les clients trop curieux, ou peut-être attirés par la beauté de cette mystérieuse femme.

    C'est là qu'Emilie se redressa sur sa chaise, sursauta brièvement, renversant presque son thé au passage. Sur l'épaule de la femme, un papillon était posé. Emilie n'aurait su dire qu'elle sorte de papillon, mais il était beau, avec son jaune citron et son noir en bordure d'ailes. Et cette voix. Elle l'avait entendu prononcer des paroles aimables qui lui avaient semblées tout autant acerbes. Cette voix, presque grave pour une femme, trop aigüe pour un homme. Une voix travaillée, presque forcée pour paraître comme si elle chantait... Elle connaissait cette voix, si elle ne l'avait pas entendu telle qu'elle, ni depuis des années, elle la connaissait. Et ce visage. Et ses anglaises. Et ce regard.

    C'était lui... Elle ?

    Emilie se leva de sa chaise, fit quelques pas vers la femme mystérieuse, et lui barra le chemin, le regard dur, l'empêchant ainsi de repartir comme elle était venue. Les autres clients se demandaient se qui se passait, ainsi que l'aubergiste, perplexe. Emilie ne souriait pas. Elle n'était pas sûre, elle ne pouvait se permettre de se tromper. Elle planta son regard dans celui de la femme et soudain, elle su. Son regard redevint doux, celui qu'on lui connaissait, ses lèvres se mirent à trembler, ses yeux devinrent humides, ses mains tremblaient. Elle leva la main gauche et l'approcha de l'épaule de la femme, pointa un doigt invitant le papillon à s'y poser. Celui fit vibrer ses ailes mais ne bougea pas. Emilie approcha un peu plus son doigt de l'éphémère et celui consentit y monter, paresseusement cependant, sans conviction. Emilie enleva son doigt de l'épaule de "l'hôte à papillon" pour l'approcher de son visage. Elle l'observa de plus près l'insecte et consentit qu'il était vraiment beau, mais elle ignorait vraiment le nom de son espèce. Finalement, le papillon s'envola, et Emilie reporta son attention sur l'homme.

    Elle était certaine désormais, c'était lui. Lui qu'elle recherchait depuis tant d'années, qu'elle n'avait pas revu, qu'elle aimait tant, qui lui manquait...


    -"Alois..." Souffla-t-elle dans un murmure. Elle souriait pleinement à présent, mais n'osait bouger, de peur de tuer cette image qu'elle pensait être une fois encore une illusion, un rêve qu'elle faisait chaque nuit.
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Message  Aloïs Necker Mer 27 Mai - 16:58

    Tandis qu'Aloïs se dirigeait avec une lenteur consommée vers la sortie, une femme vint lui barrer la route. Il était habitué à ce genre de petit jeu avec les énergumènes du village qui semblaient aimer à passer leur temps à le chambrer de diverses façons. Pourtant, homme à bonne mémoire, le majordome savait que ce n'était pas une personne du village. Il n'oubliait jamais un visage. Bénie soit sa mémoire éideitique.

    Et pourtant, ce visage, il n'aurait jamais pu l'oublier. Jamais de sa vie.

    Le roi de tout ces insectes eut un violent-haut-le-corps, ses frêles épaules agités de spasmes de surprise, comme s'il se retrouva devant un fantôme. c'était le visage d' Élise! Élise, Élise... était-ce elle? Était-ce un fantôme du passé venu ici pour le châtier, le regardant avec ces yeux si durs? Aloïs ne dit rien, grand et pâle en plein milieu de l'auberge, en face de cette femme surprenante. Il ne savait ni que dire, ni que faire, mais reprit rapidement ses esprits. Élise était morte. Élise ne reviendrait plus. Elle s'était rompu le cou en se suicidant à Opéra. C'était il y a cinq ans.

    Pourtant c'était bien sa sœur bien aimée devant lui. Une de ses enfants chérie. Émilie. la douce et indépendante Émilie, parfaite petite française à l'accent Suisse. Réplique vivante de sa défunte. jumelle. Le cœur du castrat se rempli à la fois de joie, de tristesse et de peur au point qu'il en hésita même à respirer. Ce n'était pas le meilleur endroit pour des retrouvailles, ça non... mais comment avait-elle fait pour se retrouver à Woodhill? C'était une sorte de miracle étrange. Les yeux de sa sœur se retrouvèrent soudain chamarrés de l'humidité d'une émotion sincère, devenant plus doux, et d'instinct, lui se sentit dans le même état, bien qu'il n'en montra rien. Il n'aimait pas pleuré, même pour des raisons si intenses. En outre Aloïs était bien trop choqué pour réagir, aussi resta t-il languide et muet.

    Son ami le Machaon reçu une invite de la part d'Émilie, et fini par se poser sur sa main délicate. C'était la preuve incontestable qu'ils étaient du même sang. Les insectes aimaient Aloïs, et jamais ne feraient du mal à ses sœurs. Jamais. Le papillon finit par s'envoler, léger et insaisissable, pour se poser sur la roue en bois qui faisait office de lustre, attendant l'heure du départ comme un enfant modèle, laissant le frère et la sœur dans une intimité relative. Les regards convergeaient vers eux. Ces regards qu'Aloïs attirait sans le vouloir, avec sa beauté et son étrangeté. Une beauté qu'il partageait avec Émilie, les deux personnes se ressemblant incroyablement. Il était impossible de nier leur lien de parenté. Finalement, après une étrange attente comme une courte éternité, Aloïs répondit au sourire de sa cadette par un sourire doux, posé, sans larme. Il posa sa main en coupe contre la joue de la femme et la caressa gentiment, comme le grand frère attentif qu'il avait toujours été, ne tremblant même pas. C'était un homme froid, qui ne semblait plus s'étonner de rien.

    Émilie avait devant elle un nouvel Aloïs, loin du Divo capricieux qui parlait fort. C'était un homme nouveau, mûr et plein de flegme. mais la douceur de ses gestes restait la même.


    "Ma petite Émilie. Comme tu as grandi."

    Émilie était une femme. Il ne l'avait plus revue depuis qu'elle avait seize ans. Elle s'était mariée encore tellement enfant. Aloïs la trouva toujours aussi belle, peut-être même plus maintenant qu'elle était une femme épanouie. Elle devait approcher de la trentaine. Le castrat était ému sans arriver à le dire ou le communiquer. Il se contenta de regarder sa sœur avec une douceur incroyable, les yeux mi-clos, retournant sa main sur la joue d'Émilie pour lui caresser la joue du dos de celle ci. Elle était toujours aussi douce, Émilie. La gentille Émilie, sa sœur chérie. Elle lui avait manqué, sans qu'un seul jour il ne se plaigne. Il était tellement heureux de revoir son sourire, sans arriver à le dire.

    Et finalement, Aloïs prit sa sœur dans ses bras, posant sa tête contre son épaule frêle, lui caressant les cheveux. Il ne savait pas quoi dire. Alors il préférait s'abstenir de le prouver par ses paroles. Le majordome en tenue féminine devait d'abord s'assurer que sa cadette était bien réelle. Et la sentir contre lui lui donna l'évidence.

    Si Élise était morte, Émilie était en vie. Et elle était bel et bien ici, à présent. La suite serait peut-être compliquée, mais pour le moment il n'en avait cure.
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Message  Emilie Lafitte Mer 27 Mai - 18:17

    Pendant qu'Emilie laissait éclater ses sentiments avec mesure, Aloïs sembla rester de marbre. Ou presque. Depuis si longtemps qu'elle n'avait pas revu son frère, la surprise était-elle que la jeune femme ne savait plus trop ce qu'elle voyait, ce qu'elle ressentait. Soudain une main si douce vint caresser sa joue avec amour. Elle ferma ses yeux, ce sourire caractéristique de la jeune femme sur ses lèvres fines, s'abandonnant à cette marque d'affection qui lui avait été refusé depuis tant de temps. Soudain la caresse s'arrêta...

    Et Aloïs prit sa soeur dans ses bras. Là, dans l'étreinte de l'homme-femme, Emilie ne souriait plus, ses larmes coulaient à flot, ses sanglots les secouaient tous deux sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit. Elle passa ses bras autour de la taille de son frère et serra fort, trop eut-être... Elle aimait tant Aloïs, il lui avait tant manquait... Et Elise qui n'était plus, François qui était mort, Léopold qui ne comprenait rien, leur père toujours aussi distant, leur mère depuis longtemps partie... Tout les malheurs de la petite Emilie, de la douce Emilie, remontèrent en son coeur en une seule fois et débordaient... C'en était trop. Elle n'avait pas ou si peu pleurer sur la tombe de son mari. Elle avait retenu ses larmes au chevet de son frère, après la mort d'Elise. Elle avait tout gardé en elle, pour être forte, car il n'y avait pas eu de moment de répit. Il ne fallait pas craquer. Mais maintenant, maintenant qu'elle avait retrouver son frère, elle pouvait lacher la pression, se détendre et tout oublier.


    -"Oh, Aloïs, mon frère, mon très cher frère... Je suis désolée... tu m'as manqué... tu m'as manqué... On t'a cherché partout... partout depuis... Qu'est-ce que j'aurai fait si tu... si tu n'étais plus ?"


    C'était sans doute déplacer de sangloter ainsi dans les bras de son frère devant tant d'inconnu, et il y a quelques années, elle ne se le serait pas permit... mais à présent, les temps avaient changé, les moeurs et Emilie avec. Elle se contrefichait totalement de ce que les autres, de ce que la société pouvait bien penser. Elle avait retrouvé son frère et c'était tout ce qui comptait. Elle avait tellement de choses à lui dire, tellement de questions à lui poser... Elle avait l'impression qu'elle n'aurait jamais assez d'une seule vie pour tout faire, pour rattraper le temps perdu entre eux...
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Message  Aloïs Necker Jeu 28 Mai - 16:20

    Aloïs retrouvait ses sens de grand frère protecteur à mesure qu'il sentit les bras d'Émilie serrer sa taille, comme pour le retenir. Le visage de sa cadette était resté si juvénile quelque part, bien qu'elle aille bientôt sur ses trente ans. Le castrat la trouva belle, autant que lors de son mariage, comme si elle avait peu changé. Elle restait toujours sa petite Émilie. Il avait envie de couvrir ce visage de baisers mais ne s'en autorisa qu'un seul sur le front de la femme, conscient de l'endroit où il était, entouré par ces gens qui le détestaient personnellement, pour moult raisons. Il ne pouvait se permettre les débordements affectifs dont il avait envie. Alors Aloïs resta calme et silencieux.

    Le castrat serra encore un peu sa sœur, la sentant pleuré contre lui. Comme c'était une sensation étrange, d'être heureux que quelqu'un pleure en vous voyant. c'était un peu égocentrique. Cette considération fit sourire Aloïs, qui berça doucement Émilie, comme le gentil grand frère qu'il avait toujours été avec elle. Son gentil grand frère. Il n'avait plus qu'elle car tout le monde était mort. Leur mère tant adoré de lui, Élise, et même par sa faute Léopold, ce frère qu'il avait tant hait mais avait longuement culpabilisé de son décès qu'il voyait aujourd'hui comme accidentel. Le travesti serra sa sœur comme pour lui faire comprendre que, malgré tout, elle était en terrain sur auprès de lui. Le temps des explication n'était pas encore venu. L'émotion perdurait. Ne pas briser ce silence. Ne pas briser ce moment. peu importait où ils se trouvaient. Ou se retrouvaient.

    Mais peut-être que si Aloïs avait retrouvé sa sœur au manoir, il l'aurait prise par les poignet et l'aurait fait valser, comme quand ils étaient petit, tant il était heureux. C'était rare qu'il le soit, et quelque peu déboussolé, il allait avoir besoin de s'y habituer. Tremblante et sanglotante, sa cadette fini par briser le silence.


    -"Oh, Aloïs, mon frère, mon très cher frère... Je suis désolée... tu m'as manqué... tu m'as manqué... On t'a cherché partout... partout depuis... Qu'est-ce que j'aurai fait si tu... si tu n'étais plus ?"


    Manqué. Il avait manqué à quelqu'un. Durant ces années fuyantes, elle avait pensé à lui. Il avait été si lâche de fuir ainsi, mais à cette époque, il ne voulait que la mort. Aloïs n'avait failli ne plus être, en effet. Il avait eut trop mal à la mort d'Élise. Et pourtant malgré le fait que c'était lui le fuyard, le frère fugueur, c'était Émilie qui s'excusait. Le castrat ne comprit pas bien de quoi elle s'excusait, mais ce n'était pas si important au final. Il sourit avec bonhomie, fermant doucement les yeux, plein de tendresse pour sa jeune sœur, tout en la prenant par la main pour commencer à l'entrainer au dehors de cette auberge qu'il maudissait pour contenir à elle seule tout la lie des bons croyants tyranniques de Woodhill. Lui aussi était chrétien, catholique cependant, mais n'était pas aussi obtus. Il n'aimait pas les gens de Woodhill, même si quand ils leur parlait, il n'y avait que de la gentillesse sur son visage. Il était faux. Mais pas avec sa sœur sur cet instant.

    "Chère petite sœur, j'ai failli me tuer de chagrin à maintes reprises... je suis content de ne pas l'avoir fais pour te retrouver aujourd'hui. Il s'est passé tant de choses et tu ne s... attend une seconde."


    Quelque chose sembla chiffonner le majordome, tandis que le Machaon revenait sur son épaule en attente du départ. Qui était "On"? Elle n'était pas seule, son mari peut-être? Quelqu'un l'avait assister dans ses recherches? Sur le moment, Aloïs pâlit, ressemblant soudain à une sinistre statut de cire. Il avait bien changé durant ces cinq ans et quelque chose d'encore plus étrange et d'inquiétant se dégageait à présent de lui, dont la peau était de la couleur de l'ivoire, sain mais pourtant si proche du teint maladif des gens étant atteint de la tuberculose. Certains d'ailleurs dans le village, et même au manoir, pensaient qu'il était atteint de cette maladie.

    "On?" La question tomba comme un coup de marteau, sortant de lèvres fines, arrondies par l'étonnement même si son visage restait inexpressif.

    Comme une grande poupée humaine.
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Message  Emilie Lafitte Dim 14 Juin - 7:35

    Ne pas bouger, rester là, dans les bras de son frère qui lui avait manqué toutes ces années, seules, elle s'était sentie si seule depuis son départ, même si sa vie avec François avait été celle qu'elle avait toujours voulu avoir... jusqu'à la guerre. Ne pas bouger, rester là, et s'endormir dans les bras de son frère. Aloïs. Ce nom résonna dans sa tête comme une mélodie lancinante, la berçant presque, lui faisant oublier tout ce qui la contrariait, tout ce qui la rendait malheureuse. Elise... François... Mère... Elle se rendit finalement compte qu'elle était réellement bercée par son frère qui la réconfortait comme jamais il ne l'avait fait ou plus depuis une éternité. Aloïs. Comme elle l'aimait son frère, ce garçon si différent des autres, si proches des jumelles par le physique, par la pensée et pourtant si différent malgré tout. Aloïs. Garçon-fille, homme-femme, le dernier castrat au monde, au talent inégalé, inégalable, même par les plus grandes cantatrice de la Terre. Sa voix avait bercé la jeune femme à la radio ou sur les tourne-disques les nuits où elle ne trouvait pas le repos. Et c'était en écoutant la voix de son frère qu'elle parvenait à s'endormir.

    "Chère petite sœur, j'ai failli me tuer de chagrin à maintes reprises... je suis content de ne pas l'avoir fais pour te retrouver aujourd'hui. Il s'est passé tant de choses et tu ne s... attend une seconde... On?"

    Emilie se demanda pourquoi elle avait attendu si longtemps pour le lui dire. Elle s'extirpa des bras de son frère en sursautant et portant ses mains à ses lèvres. Son sourire était revenu, ses yeux pétillaient. Elle le prit par la main et l'entraina vers la table où elle était assise, tout en commandant deux whiskies à l'aubergiste qui s'exécuta. Puis elle s'assit à sa place et invité Aloïs à en faire de même, ne se préoccupant pas le moins du monde des regards circonspects des autres clients. Elle s'en occuperai plus tard. Pour l'heure, seul son frère lui importait. Ses frères...

    "Oh, Aloïs ! Je m'en veux tant de ne pas t'avoir mis au courant dès le début. Je te prie de m'excuser c'est... C'est si... soudain ! Et pourtant, si je... si nous sommes ici c'est parce que nous avons suivi ta trace depuis la suisse. Je ne suis pas venue seule, en effet. Léopold m'accompagne, Aloïs. Il est ici. Il est en balade actuellement. Mais il ne va pas tarder à rentrer je pense. Il sera tellement heureux de te revoir."

    Emilie semblait oublier la rancoeur que ses deux frères partageaient, ou bien refusait de la voir, ou même de la comprendre. Elle était telle une gosse à qui l'on a offert un nouveau jouet, battant presque des mains tout heureuse de lancer ses révélations telles des pierres dans un ruisseau, sans se douter que ses pierres pouvaient blesser Aloïs.

    L'aubergiste arriva avec les deux whiskies et Emilie but le sien d'une gorgée, comme pour balayer un trop plein d'émotion et se donner la force de tenir et de ne pas céder à la folie...
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