Aide de jeu : Les Années Folles

**Aloïs Necker** Mer 6 Mai - 4:44

« Alors que la vie s’épuise, jamais on aura tant parlé de culture et de civilisation. »
Antonin Artaud.

C

omment vivaient-on durant les années vingt, dites les Années Folles? A quoi ressemblaient la mode, les loisirs, la musique, et plein d'autres choses? C'est ce que je vais tenter de vous faire découvrir ici, en vous parlant un peu du contexte historique du jeu, mais aussi des différents aspects de la vie, parce qu'on ne connait pas tous cette période qu'on pense parfois très dure mais qui était placée sous le signe de la joie et de l'insouciance surtout, après une guerre éprouvante.

Les Années folles recouvrent la période (1918-1929) comprise entre la Première Guerre mondiale et la crise économique et sociale a partir de 1929. Après la fin du conflit, une génération nouvelle rêve d'un monde nouveau et proclame "Plus jamais ça!". On s'empresse de lui proposer de nouvelles griseries sur fond de musique. Venu d'Amérique avec les Alliés, le jazz fait son apparition. L'utopie positiviste du XIXe siècle et son crédo progressiste font place à un individualisme déchaîné et extravagant, mais le krach de 1929 à Wall Street annoncera la fin de cette période. Les populations sont marquées par un effort de guerre considérable, et dans le même temps, déstabilisées par l'émergence de libertés originales, telle l'égalité des droits politiques entre les sexes et les différentes classes sociales. Surtout, les questions internationales des réparations préoccupent les citoyens comme les gouvernements, qui ressentent une grande déception à la sortie de la guerre : rivalités, tensions, ruine de l'économie mondiale, autant de réalités quotidiennes qui font de la coopération internationale une réalité mort-née dans les opinions publiques.

Ces années de paix ont été marquées par un bouleversement durable des rapports de force internationaux, par l'émergence des idéologies totalitaires ainsi que par des progrès techniques considérables, bien que les automobiles de l'époque soient, pour nous contemporains du XXIeme siècle, encore très rudimentaires. On les a appelée "les Années folles" essentiellement pour les ruptures dans le comportement social (nouvelles esthétiques artistiques transgressives, développement des transports, en particuliers individuels, modification des codes de comportement, en particulier chez les femmes des classes supérieures et moyennes). Les femmes, ayant travaillé durant l'effort de guerre, acquérissent plus de libertés. C'est là qu'on voit la mode féminine se révolutionner avec la coupe des cheveux courts, l'apparition du modèle de la "Garçonne", représentation du genre féminin qui préfigure la femme contemporaine. La femme des années vingts fume, roule en voiture ou à moto, sort dans des soirées. Elles font du sport, partent en voyages ou travaillent à leur propre compte.

La coupe des robes est droite, tubulaire, la taille étant abaissée au niveau des hanches. Pour la première fois dans l'histoire du costume féminin, les jambes sont découvertes, jusqu'au genou. Les frontières entre le vestiaire masculin et féminin s'estompent : le tailleur-jupe apparaît ; le chandail et la chemise à col et à manchettes entrent dans la garde-robe féminine. La robe d'intérieur est remplacée par un pantalon fluide et ample, le pyjama. Certaines femmes endossent même l'habit masculin avec cravate ou nœud papillon, bouton de manchette, chapeau melon, canne et monocle - incarnant ainsi une garçonne subversive et tapageuse, féministe. À l'instar de la jupe-culotte adaptée à l'usage de la bicyclette, des vêtements spécialement conçus pour le sport apparaissent, le maillot de bain en particulier.

La libération du corps va de pair avec l'allégement du sous-vêtement. Contesté par les hygiénistes, supprimé pour la première fois par Paul Poiret, le corset a disparu. Il est réduit à une gaine souple qui ne monte pas plus haut que la taille et ne descend plus jusqu'à mi-cuisse mais seulement jusqu'à l'aine, ou bien il est remplacé par un porte-jarretelles et un soutien-gorge ou par une simple combinaison-culotte fluide. La minceur s'imposant, les femmes recourent au besoin à un bandeau pour aplatir la poitrine. Avec le raccourcissement du vêtement, jupon et culotte à jambes ont été abandonnés et les bas en fil épais ont été supplantés par des bas de soie qui, tout à la fois, imitent, voilent et révèlent la nudité. Au milieu des années 1920, ils se portent roulés autour d'une jarretière au-dessus du genou. La mode des cheveux courts se répand dans toute la société : une femme sur trois ou quatre en 1923. Bien que la silhouette se fasse sobre et androgyne, les produits de beauté se développent et le maquillage est plus soutenu.

Pour les messieurs, bien qu'on commence à abandonner la traditionnelle canne, rappel des épées portées jadis, la mode évolue beaucoup moins. On reste dans le très simple costume trois pièces (pantalon, veste et gilet) noir ou sombre porté aussi bien par les hommes les plus aisés que par la bourgeoisie plus modeste. Les différences, subtiles, se font sur les accessoires : qualité des tissus, montre à chaînette d'or, canne à pommeau sculpté, gants de chevreau, etc. font la panoplie de l'homme du monde ou du dandy. De même, les tenues des ouvriers et des paysans restent très figées, comme tout au long du siècle précédent. Les cheveux étaient généralement portés courts ; ni favoris ni cheveux mi-longs n'étaient plus en faveur. La moustache était très à la mode, et dans une moindre mesure, une petite barbichette pointue. Le monde de la mode masculine ne sera développé réellement que dans les années trente.

Vous trouverez sur ce lien quelques exemples de tenues d'époque datées par années.

Au niveau des danses à la mode, on danse le Charleston, une danse qui s'est popularisée aux États-Unis dans les années 1920, avec comme égérie Joséphine Baker. On le danse en solo, à deux ou en groupe, sur les rythmes endiablés du jazz hot. Il est fondé sur des déplacements du poids du corps d'une jambe à l'autre, pieds tournés vers l'intérieur et genoux légèrement fléchis. Le Black Bottom est une variante de cette danse possédant la même rythmique binaire et syncopée que le charleston. Un des pas favoris de cette danse consiste à faire des pas sautillés en avant et en arrière.

On danse également le Shimmy, également d'Amérique et s'est popularisé au cours des années 1920, à la fois comme danse de scène dans les spectacles de revue musicale et dans les pratiques de jeunes en salle de danse (danse solo à cette époque). Il comporte notamment pour particularité un mouvement alternatif avant-arrière des épaules, les coudes légèrement pliés, le tronc le plus immobile possible. Il existent d'autres danses comme le Fox-Trot qu'on danse à deux ou le Quick-Step, mais le Charleston et le Shimmy sont les plus représentatives de l'époque.

Nous sommes dans une période marquée par une aspiration nouvelle à la liberté et à la joie de vivre, par une grande effervescence culturelle et intellectuelle, mais aussi par une remise en cause des valeurs d'avant-guerre. Bien sûr toute la modernité n'a pas atteint des village comme celui de Woodhill, en Écosse, où se déroule le jeu. Bien que la radio existe, elle est difficile à capter dans le coin. Les gens ne sont pas tous vraiment intéressés par la nouvelle mode.

Un petit Blog traitant des années vingt, mais principalement en France. Cela dit vous pouvez y puisez quelques inspirations. Ensuite quelques vidéos d'archives que vous pourrez découvrir sur Youtube :