Wouldn't you like to see something strange? [PV Morgan]

**Svetlana Antonescu** Dim 7 Juin - 16:57

~° Tartini - Sonata in G Minor - Devil's Trill - Part One °~

Quand les derniers rayons de l'astre solaire tant honni avaient crié grâce, les yeux de la petite Svetlana s'ouvrirent enfin, paresseusement. Une soirée laide, comme un matin pourtant comme les autres, avec juste la lourde brume issue d'une bruine nocturne qui avait considérablement rafraichi l'air. Rien de spécial, rien de fantastique. Si ce n'était de se réveiller le soir, quand la lumière du soleil avait laissé la place à celle, plus falote et plus vivable, de sa sœur la lune. De toute les créature que Dieu avait mit comme par hasard sur cette Terre, Svetlana Antonescu devait être celle qui haïssait le plus le jour. Couchée sur le côté dans une mer de cheveux gris comme un espèce de bateau échoué, la petite fille ouvrit doucement les yeux, les sourcils froncés de colère latente, comme si elle avait mal dormi. Elle se sentait déjà en colère, sans trop savoir pourquoi.

Elle était encore ensommeillée, et pour tout dire aurait bien refermer ses yeux, cependant il était trop tard pour se tourner et se rendormir. Une fois qu'elle avait ouvert les yeux, l'enfant ne les refermait plus avant la vision des premiers rayons de son ennemi si haut dans le ciel, tôt le matin. Svetlana resta un moment couchée, ayant roulé sur l'autre côté, dans un geste d'humeur, gonflant les joues d'irritation. Dans ce grand lit vide dont elle ne toucherait même pas les bord si elle se couchait en étoile de tout son long... elle s'ennuyait déjà de trop paresser. Cinq, puis dix minutes passèrent. L'enfant écouta religieusement le silence, avant de se focaliser sur le bruit que faisait sa propre respiration. Elle avait froid, si bien qu'elle s'enroula dans les draps, le regard vague, maussade. Elle avait encore sommeil mais n'avait plus envie de rester au lit à attendre que la fatigue ou l'ennui ne l'emporte à nouveau aux pays des rêves., aussi se redressa t-elle sur les coudes avant de s'assoir sur le lit, clignant plusieurs fois des yeux. Aucune chaleur, aucune couleur. Et aucun bruit. C'était son univers, sans besoin de la moindre lumière. La fillette sortit du lit en faisant voler le drap dans un geste d'humeur. De mauvaise humeur, avant d'aller de doucher puis faire ses soins qui durait une éternité. Comme Herr Steiner lui avait dit, de prendre soin de sa peau maladive, avec une tonne de crèmes qui sentaient les vieilles personnes. Bien sûr que c'était plutôt les vieilles personnes qui sentaient cette crème, mais c'était plus méchant de penser l'inverse.

Une heure plus tard, la voilà dûment apprêtée, dans une robe rose pâle sur un Pull à col roulé de la même couleur, dont le col de dentelle rouge était d'inspiration slave. Svetlana aimait ce qui lui rappelait son pays natal, la sombre Roumanie, à laquelle elle était fière d'appartenir. Trottant dans les couloirs du manoir, ses souliers vernis de carmins faisaient un bruit retentissant sur le parquet, soulignant son humeur. Elle se rendit dans le salon en toute hâte, un livre sous le bras, décidé à passer un moment de détente de plusieurs heures en lisant les mythes et les légendes de ce drôle de pays qu'était l'Écosse, où les gens croyaient encore aux fées et aux monstres. Peut-être avaient-ils bien raison de le faire...

La fillette prit place sur le canapé central, ses pieds ne touchant plus le sol, se balançant nerveusement dans l'air, ouvrant le grand livre sur ses genoux. Elle était ridiculement petite et le savait. le livre paraissait surdimensionné pour elle. Se rendant compte de cela, elle eut un soupir d'humeur, regardant la table basse devant elle. Son violon, son confident silencieux, qui la délestait de ses maux, créant des mélodies avec, elle qui l'avait laissé là avec la négligence qu'on les enfants pour les objets qui les fatiguent. Elle se releva d'un bon, le saisissant par la hampe, posant l'arrière sur son épaule, le coinçant sous sa joue, saisissant l'archet. Elle inspira longuement et ferma les yeux, jouant.

Longuement, la petite musicienne nocturne fit pleurer son instrument, délestant sa propre mélancolie et colère en notes harmonieuses. Les yeux fermés, elle ne compta plus le temps qui s'écoulait, seuleavec son violon. Seule avec elle-même, ses doutes, ses colères, ses bêtises, et toutes ces choses que les adultes ne voulaient et ne pouvaient pas comprendre. Svetlana était seule avec son violon, hors du temps, hors d'atteinte, lointaine et inaccessible. Une forteresse de glace et d'ivoire imprenable, voilà ce qu'était son cœur, ce muscle pompant, assainissant son sang chaud, battant la mesure à l'unisson avec l'instrument. Une musicienne solitaire qui ne jouait que pour sa propre écoute. Voilà ce qu'elle était.

L'archet volait si vite sur les cordes après un longs moment de pleurs qu'il sembla crier d'être meurtri, distillant dans l'air froid du soir comme une complainte de maltraité.

Et, consciente de cette métaphore, l'enfant sourit. Les enfants savent parfois être bien plus cruels que les adultes. Eux ont encore l'imagination.

**Morgan MacBride** Dim 7 Juin - 17:32

Si jamais quelqu’un avait demandé à Morgan ce qu’elle faisait encore dans le manoir, elle n’aurait sans doute pas véritablement été capable de fournir une réponse. En effet, l’enfant ne s’était pas rendu compte que le temps avait, une fois de plus, joué contre elle. Pourtant, ce n’était pas la première fois que, perdue dans ses jeux solitaires, elle perdait le fil des minutes qui s’écoulaient. C’est ainsi que, lorsque son regard émeraude se posa sur le ciel sombre qu’elle aperçue par une fenêtre, elle se rendit compte de son erreur. Ce n’était pas si grave, elle était Morgan et elle savait qu’elle n’était pas véritablement coupable. Les enfants sont innocents, n’est-ce pas ? Pas dans tous les cas, mais passons. La blondinette avait sans doute le temps de rentrer chez elle, cependant, ce n’était point prudent et ses parents préféraient sans doute qu’elle reste au milieu des Freaks, pour la nuit. Mieux valait ce manoir étrange que la nuit sombre. Sans compter qu’elle devait bien avouer qu’elle était un brin effrayée à l’idée de sortir toute seule aussi tard. Et, puisque ce n’était pas la première fois que cette mésaventure lui arrivait, elle ne s’inquiétait pas vraiment de trouver une pièce où dormir pour la nuit. Sans compter qu’elle pourrait passer plus de temps avec son frère aîné et que cela était toujours une bonne chose.

Tout en réajustant le joli ruban rouge qu’elle portait dans ses cheveux, la petite fille continua sa marche, dans les couloirs du manoir. La bâtisse aurait sans doute semblé effrayante à la plupart des gens, mais pas à Morgan. Ici, c’était un peu comme chez elle. Une seconde maison où elle se sentait mieux que dans celle des McBride. Peut-être qu’elle était moins lumineuse et plus éloignée du reste du monde, mais elle était ‘vivante’. Grâce à ses habitants tous plus intrigants les uns que les autres. D’ailleurs, ce jour-là, elle n’avait croisé que peu de monde. Dame, pardon Mister, Aloïs avait eu la gentillesse de l’accueillir, comme toujours, mais, par la suite, elle n’avait vu personne d’autre. Morgan trouvait ça dommage, parce voir les Freaks et passer du temps avec eux était son activité favorite mais elle ne s’en plaignit pas. Enfin, pas à haute-voix tout du moins. Ses petits souliers noirs résonnaient à peine sur le sol et sa présence semblait presque inexistante, un peu comme si elle tentait d’être un brin furtive. Ce qui n’était pas le cas. Disons seulement que son éducation la rendait plutôt discrète naturellement.

Et puis, il y eu un son. Ou plutôt une musique. Quelque chose qui manqua de lui faire échapper Erd, l’ours en peluche qu’elle tenait d’une main, et elle cessa brusquement de marcher. La curiosité était loin d’être un défaut pour l’enfant et ce fut comme captivée qu’elle entra dans le salon, une pièce où elle n’était pas encore allée ce jour-là. Morgan se fit silencieuse tout en faisant quelques pas, n’osant pas avancer plus mais se sentant trop envoûtée par la mélodie pour ressortir de la pièce. Un peu plus loin, quelqu’un jouait. Pas n’importe qui. Une enfant, celle que Morgan avait déjà aperçu quelques fois, sans jamais véritablement lui adresser la parole. La petite peste était dénuée de la moindre connaissance en matière de musique. Cependant, cela ne l’empêcha pas de capter quelque chose de dur et de douloureux dans la mélodie du violon. C’était comme si l’instrument hurlait une longue plainte déchirante.

Elle ne savait comment réagir face à ça. Jamais auparavant elle n’avait entendu pareil morceau. Et, tandis que l’enfant innocente cherchait une action, un geste, une parole, n’importe quoi du moment que cet air cesse, elle sentit ses yeux s’embrumer. Le fait que quelqu’un, qui semblait avoir son âge, puisse être si triste, au point de jouer quelque chose comme cela, c’était effrayant. Et Morgan détestait ce qui faisait peur. De tout son être, elle aurait souhaité se reculer, puis sortir, laisser la jeune violoniste avec son instrument, dans son univers. Quelque chose lui disait de s’éloigner, que cela pouvait être dangereux. Un peu comme si la musique risquait de la contaminer. C’était une pensée méchante et elle ne l’ignorait pas. Cependant, elle n’arrivait pas à s’en défaire. C’était beau et en même temps si douloureux… Et puis, soudainement, sans véritablement le vouloir, la fillette brisa la magie de l’instant en se reculant, trébuchant un brin dans l’action, se retrouvant le dos calé contre la porte. Des larmes se mirent à couler librement sur ses joues, même si elle ne s’était pas fait mal. Son ours en peluche fermement serré dans ses petits bras frêles, au point que si elle avait eu plus de force, la tête du pauvre jouet se serait sans doute décousue, elle semblait comme prisonnière de la pièce et de la joueuse du violon.

« Excusez-moi… »

Murmura t-elle, sans détourner son regard de sa vis-à-vis. La question, celle qu’elle voulait poser, ne serait-ce que pour retrouver son aplomb naturel, lui échappa quelques secondes plus tard, tandis que son regard se faisait plus insistant, comme si elle se reconnectait avec la réalité.

« Pourquoi êtes-vous si triste ? »

Sa voix était redevenue plus tranquille et plus haute également. Seules ses larmes traîtresses trahissaient son étonnement et sa peur face à la situation.

**Svetlana Antonescu** Dim 7 Juin - 18:41

~° Brahms - Hungarian dance n°5 °~

A la faveur du vent du soir, une note sauta sur le boyau tiré du chat qui avait servi à faire les cordes du violon comme si l'animal lui même se plaignait de souffrir d'une maladresse de la part de Svetlana, tandis que la petite fille fut interrompue dans son activité par un bruit dans la pièce qui lui fit louper une note, tirant du violon un son horrible, strident, qui lui fit grincer des dents avant que de se retourner avec promptitude et colère vers la source de la distraction. Svetlana n'aimait pas rater des choses, ça prouvait une certaine faiblesse. Et elle n'aimait pas la faiblesse, et donc pas l'échec. mais c'était toujorus plus vivable quand c'était du à un élément extérieur que si c'était de votre faute, totalement. On pouvait toujours dire que nous, on aurait pas loupé le coche. Peut-être venait-elle de trouver quelqu'un sur qui distiller sa colère sans explication.

Cependant, en apercevant une fillette d'à peu près son âge -bien qu'un peu plus grande qu'elle physiquement sans nul doute- qui avait glissé sur quelque chose et était à présent adossée contre la porte, le cœur de la roumaine fut un peu attendrie. L'ours que tenait l'enfant avait l'air aussi féroce que sa propriétaire, pour tout dire, avec son regard d'émeraude chamarré d'humidité. Pourquoi est-ce qu'elle pleurait donc? Il n'y avait aucune raison d'être triste. Svetlana du moins n'en voyait pas. Les bras ballant le long du corps, tenant d'une son archet de l'autre son violon, la petite fille née dans les Balkans regarda l'autre avec une lueur d'incompréhension. Au sortir de son imaginaire, de son univers, elle avait un peu du mal à réemerger dans la réalité. Ou peut-être était-ce une petite fille trop froide et trop adulte pour comprendre les autres enfants, ces gens qu'elle n'avait en fait jamais vu, jamais croisé.

Svetlana entendit l'excuse sans l'écouter. Le vouvoiement envers quelqu'un se son âge était pour la petite roumaine une marque de bonne éducation. En outre l'autre enfant, qu'elle avait déjà croisé une ou deux fois dans les couloirs du manoir, avait de beaux vêtements. Un moment passa, comme un ange silencieux, sans que les deux petites filles ne se parlent, Svetlana semblant hésiter un peu.

« Pourquoi êtes-vous si triste ? »

"Triste?"

Svetlana eut un large sourire, ouvrant la bouche, plissant les yeux. Ses deux longues canines étaient visibles sans mal, dents dont elle était si fière. Et même si ce détail pouvait sembler angoissant, en plus de ces grands yeux rouges fendus verticalement comme ceux des chats, et cette peau étrange, diaphane et grêlée de rougeurs, la fillette en robe rose eut un sourire sincère et chaleureux, brisant son image de petite autiste trop mûre. A vrai dire, elle n'était pas triste. Elle l'était rarement. Et si elle avait commencé à ressentir la mélancolie en jouant la Trille du Diable, son cœur était à présent content de rencontrer enfin la petite fille blonde à l'ours en peluche qui faisait du bruit en courant dans les couloir. Svetlana comprit que l'enfant avait été touchée par la musique sans le comprendre. Les enfants sont plus inconsciemment sensibles des beautés du monde que les adultes. Alors, épaulant à nouveau son violon, elle rit un peu, l'humeur légère, contente.

"Je suis contente, écoute voir!"

La petite fille ne tutoyait jamais personne. C'était une marotte de grande personne. Les enfants,, eux, ont le droit au luxe de ne pas se prêter aux conventions. Et elle ne voulait pas. Elle avait bien le temps de devenir adulte et de perdre sa liberté et sa fantaisie. S'approchant de la petite fille, la roumaine fit à nouveau glisser les notes sur les boyaux de chats, distillant avec une liesse particulière la frénétique Danse n° 5 en sol mineur ou Allegro. Un morceau emporté, lourd et excentrique, qui criait la richesse de développement du violon, si proche de la voix humaine. Vivacité, Légèreté et rythmique la faisait rire comme l'enfant qu'elle était, prenant un plaisir sans nom à jouer cet air traditionnel slave qu'on jouait parfois quand on dansait, dans les familles nombreuses. La musique Folklorique gonfle les cœurs de joie. Et tapant un peu du pied pour suivre un rythme imposé, Svetlana s'arrêta un instant pour tendre sa main à l'autre petite fille et la relever.

"Ne pleures pas pour ça, aller."

Son accent slave roulait les "r" comme un chat qui ronronne, tandis qu'elle se remit à jouer, de plus en plus vite, de plus en plus frénétiquement, avec un sourire de plus en plus large, tournant autour de la fillette blonde comme une invite à oublier la tristesse de son précédant morceau. Et un rire léger et cristallin, comme pour l'inviter à mettre ses ennuis de côtés. Juste environ deux minutes et cinquante sept secondes. C'était peu, mais c'était déjà ça.

Et Svetlana jouait à présent pour quelqu'un d'autre qu'elle même. Et c'était dans son pied frappant le sol toute la Roumanie qui exhibait sa fierté pour consoler l'autre enfant.

**Morgan MacBride** Lun 22 Juin - 15:09

C’était un peu comme un rêve. Comme quand on rêve d’un rêve. Morgan avait l’impression de ne pas être présente dans la réalité, d’être ailleurs, dans un monde fantastique, merveilleux et un peu effrayant aussi. L’apparence même de sa vis-à-vis avait quelque chose d’irréel. Un peu comme si la cadette avait été face à une sorte de créature régnant sur la nuit la plus sombre. Cependant, il n’y avait aucune menace, aucun reproche dans le regard de la plus petite des deux. Un regard étrange, rougeâtre. Quelque chose que Morgan n’avait jamais encore vu. Et pourtant, n’était-elle pas celle qui se vantait de connaître les Freaks, de les comprendre et de connaître plus de ces gens extraordinaires que tout le reste du village ? C’était paradoxal. Il y avait cette envie de se relever, d’ouvrir cette maudite porte et de courir, fuir, s’échapper et en même temps, se perdre dans ce regard si étonnant semblait tout aussi attirant. Finalement, elle n’eu rien à faire puisqu’on répondit à sa question. D’une manière assez inattendue d’ailleurs. Pas triste ? Mais alors, comment pouvait-elle jouer un morceau aussi déchirant ? Les notes emplies de douleur qui avaient résonné plus tôt étaient presque angoissantes, comme un labyrinthe dont on ne voyait pas la sortie. Et à présent, cette enfant, plus petite qu’elle mais qui dégageait une sorte d’aura que Morgan n’avait pas, clamait fièrement être heureuse. Quel étrange retournement de situation.

‘Ecoute voir’ lança alors l’enfant à l’apparence des plus étranges. Et, la petite princesse aux cheveux blonds se contenta de faire ce qu’on lui disait, encore un peu sous le choc de ce qui venait de se produire. Une rencontre des plus... Sensationnelles. Cependant, la bizarrerie n’était pas forcément une mauvaise chose et les nouvelles notes qui résonnèrent dans la pièce étaient si chaudes, si rassurantes. Si jamais elle avait fermé ses grands yeux émeraudes, Morgan aurait pu se croire au milieu d’une grande fête de village, lorsque les adultes chantaient et riaient tandis que tous s’accordaient à prendre un peu de bon temps pour oublier les tracas du quotidien. Pourtant, la musique cessa assez vite et l’enfant revint dans la réalité en voyant une main se tendre devant elle. Elle l’a prit timidement, comme s’il s’agissait de la lumière qui allait faire disparaître les ténèbres qui avaient englouti la pièce à son arrivée. Quand on lui demanda de ne plus pleurer, la jeune McBride fit un léger hochement de la tête avant d’essuyer ses yeux du revers de sa main, celle qui tenait pas son ours en peluche, sur lequel elle enfin desserré un peu son étreinte.

Dans le même temps, elle constata que sa camarade de jeu avait un accent, cependant, elle n’y prêta guère attention, se laissant de nouveau emporter par la musique qui résonnait dans la pièce. Un sourire, un peu faiblard dû à ses larmes précédentes, éclaira doucement le visage de Morgan. Finalement, la blondinette en oublia ses larmes précédentes, tandis que son moral remontait en flèche. Son ours en peluche dans ses bras, elle se mit à rire, doucement, enivrée par cette musique qui lui était jusqu’à lors inconnue. Calant sa peluche contre elle, elle se mit à frapper dans ses mains, tentant de suivre le rythme de la musique, sans énormément de succès, mais au moins, elle s’amusait. Et lorsque le morceau cessa, un grand sourire étirait les lèvres de la petite fille.

« Merci. Tu joues vraiment bien. »

Et encore, c’était un doux euphémisme, selon Morgan. Malgré le fait qu’elle ne connaissait rien à la musique, elle pouvait sans problème affirmer que c’était magnifique.

« Je suis Morgan, Morgan McBride. Je suis venue parce que je t’ai entendue jouer mais je t’ai déjà aperçue quelques fois. Contente de te rencontrer ! »

Sa façon de parler était devenue moins formelle. Peut-être parce que, pour une fois, elle conversait avec une personne de son âge, enfin si l’on se basait sur l’apparence de sa camarade, et non pas à un adulte. Et puis, elle avait souhaité tant de fois pouvoir avoir une conversation avec cette enfant si mystérieuse qui vivait dans le manoir. Après tout, être amie avec quelqu’un de son âge, qui était en plus une Freak, n’était-ce pas un rêve sublime ?

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